Guide concis de prise en charge des femmes trans à l’attention des médecins généralistes

Votre médecin généraliste est cool mais flippe de faire la primo-ordonnance de votre THS ? Vous pouvez lui proposer le guide de Soeur Margay qui résume comment prendre en charge le THS d’une meuf trans : il est lisible en 10 minutes, ne fait qu’une page et ne nécessite pas qu’il ait ses cours de médecine avec lui pour le comprendre. Tout récemment testé et approuvé par un médecin généraliste qui a prescrit sa première primo-ordonnance, bravo à lui !

Une version pdf directement imprimable/ envoyable est disponible ici.

Dosages d’œstrogènes et bloqueurs de testostérone

Pour simplifier on parlera de 2 médicaments qui sont les plus utilisés en France.
Il faudra prescrire plus d’oestrogènes aux femmes trans qu’aux femmes ménopausée, simplement parce que l’on ne recherche pas les même effets (croissance mammaire pour les premières et bien-être pour les secondes).
Il y a Oestrodose en gel cutané pour les oestrogènes et Bicalutamide 50mg pour le bloqueur de testostérone.

  • Oestrodose : 4 à 8 pressions par jour (moitié matin, moitié soir)
    • On débutera à 4 pressions par jour à la première ordonnance et on ajustera tous les 3 mois si besoin;
  • Bicalutamide 50mg : 1 comprimé par jour (peu importe l’heure).

Ajustement des dosages grâce aux analyses sanguines

Plusieurs variables sont à mesurer pour estimer si il faut revoir l’ordonnance précédente :

  • Estradiol : concentration entre 200pg/mL et 600pg/mL
    • Les analyses se font le matin à jeun, avant la prise d’oestrodose du matin pour estimer les taux minimums.
  • Testostérone : concentration entre 0,15ng/mL et 0,5ng/mL
    • Il est normal que les taux de testostérone soient plus élevés que ça en début de traitement, c’est pour ça que l’on prescrit la Bicalutamide, qui va servir à bloquer les récepteurs de testostérone, mais pas à diminuer sa concentration dans le sang.
  • FSH : moins de 5 UI/L
    • On veut ici mesurer si le corps se sent en manque d’hormones sexuelles et envoie les signaux aux gonades qu’il faut produire les hormones. Si trop haut, ici cela veut dire que le corps manque d’oestrogènes et qu’il faut revoir les dosages à la hausse.

Ajustement des dosages grâce aux symptômes

Durant la consultation il est de bonne pratique de demander à la patiente si elle ressens les effets suivants :

  • Migraines, fatigue, hypersensibilité tactile, zéro libido = trop d’œstrogènes ;
  • Bouffées de chaleurs, insomnies, fatigue, irritabilité, anxiété, douleurs articulaires = manque d’œstrogènes ;
  • Érections nocturnes et involontaires, boutons au visage, seins qui ne grossissent pas = trop de testostérone ;

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